Un arrière-pays enchanteur, un patrimoine architectural bluffant, des vins de prestige, des tables d’exception : à tout juste trois heures en voiture de Bruxelles, Reims a tous les atouts pour un week-end parfait. Vous y trouverez aussi des parkings équipés de bornes de recharge pour votre Audi électrifiée. En route pour la Champagne !
En bordure du centre-ville et à quelques encablures de la Place Royale, la Cathédrale Notre-Dame de Reims vaudrait à elle seule le voyage. Avec ses deux tours dépassant les 80 mètres, ses 2 300 statues et ses incroyables vitraux, elle compte parmi les plus impressionnantes d’Europe. Ce n’est pas pour rien que, pendant plus de 800 ans, les rois français venaient s’y faire couronner…
Mais la capitale officieuse de la Marne a bien d’autres charmes. Dans les profondeurs de la colline Saint-Nicaise, des cathédrales profanes invitent elles aussi à la découverte. Ce sont les fameuses crayères, ces anciennes carrières souterraines où les maisons de champagne conservent désormais à l’abri du soleil et de la chaleur leurs précieuses bouteilles. Celles de Ruinart – la plus ancienne de ces maisons, fondée en 1729 – sont même classées au patrimoine mondial de l’Unesco.
Avec Taittinger, Veuve-Clicquot, Pommery, Martel et Charles Heidsieck, ce sont au total 57 kilomètres de galeries, sous des hauteurs de plafond pouvant atteindre jusqu’à 35 mètres, qui procurent au plus noble des vins un cadre idéal pour son développement. De nombreuses visites guidées permettent de pénétrer dans ce monde secret, avec en conclusion l’indispensable dégustation de champagne.
Le 7 avril 1917, 20 000 obus s’abattent sur Reims, bombardée par l’armée allemande. À la fin de la première guerre mondiale, 60 % de la ville est détruite. Une catastrophe néanmoins effacée, au cours des années 20, par une reconstruction à grande échelle, placée sous le signe de l’art-déco.
Au fil des balades, la ville donne ainsi à voir un paysage architectural splendide – et qui fait un peu écho à la richesse de celui de Bruxelles – avec quelques perles à ne pas manquer. Pour n’en citer que quelques-unes : les tours pointues de l’immeuble Lallement, la façade fin art nouveau du cinéma Opéra, les ferronneries délicates de la bibliothèque Carnegie, l’impressionnante verrière des anciens magasins Au Petit Paris ou les mosaïques flamboyantes du cellier d’expédition Mumm.
Loin d’être engoncée dans la nostalgie historique, Reims offre également de nombreuses occasions de profiter des plaisirs de la table ou de faire provision de champagne. Pour cela, parmi les dizaines de cavistes de la ville, on se dirigera en priorité vers Chai Léon, spécialiste des vignerons indépendants au plus de 2 000 références, ou vers L’Épicerie Au Bon Manger, la cave à manger bleu électrique d’Aline et Éric Serva. Magnums introuvables et assiettes sans chichis au programme, pour se requinquer entre deux balades touristiques.
Avec sa joie de vivre, sa générosité et sa chaleur humaine, Arnaud Lallement aurait presque mérité d’être belge. Le virevoltant chef de l’Assiette Champenoise est sans doute l’un des plus brillant de sa génération mais son succès et ses trois étoiles Michelin n’ont jamais entamé sa bonne humeur et sa disponibilité. Dans sa vraie-fausse auberge de Tinqueux, petite ville de l’agglomération rémoise, il dispense son art culinaire avec brio depuis 25 ans en puisant dans le répertoire mais en marquant chaque plat de son empreinte moderne et joyeuse.
Breton par sa mère, il revisite les classiques armoricains en les mariant aux saveurs champenoises, tout cela sur des accords mets / champagnes à fondre de plaisir. Turbot aux oignons et beurre blanc, pince de tourteau aux étrilles, haddock fumé et caviar osciètre… Une demi-douzaine de chambres et suites complètent le tableau, pour apprécier sans arrière-pensées le repas du génie rémois ainsi que les trésors de son inégalable cave.
Sans doute portés par l’aura d’Arnaud Lallement, Reims et sa région voient fleurir d’autres talents de haute volée. Dans le centre-ville, c’est le chef japonais Kazuyuki Tanaka, ancien second de Régis Marcon, triple étoilé au Clos des Cimes, qui sort du lot. Quinze couverts à peine, dans un décor épuré donnant sur un jardin intérieur zen : son restaurant Racine est une ode à la sensibilité et à la délicatesse.
Toujours empreintes d’une audace visuelle revendiquée, les assiettes aux couleurs explosives osent des accords inédits, en toute liberté. Hamachi et camomille, king crab et truffe blanche, asperges et umeboshi, pomme et rose, un florilège franco-nippon dont on effeuille les pétales au long d’un menu ‘omakasé’ (le terme japonais indiquant qu’on laisse au chef le choix des plats) bouleversant. En salle, Marine Tanaka orchestre ce défilé gourmand qu’elle marie au grès des inspirations au large éventail de champagnes de la cave maison. Une bulle de finesse, parfait résumé des contrastes de l’étonnante cité champenoise. Reims mérite le voyage, pour tous ses sommets et tous ses trésors cachés.