Un designer entre deux mondes

Selon Andrés Reisinger, le travail du designer va bien au-delà de l'esthétique. « Le design a le potentiel de créer le changement, de transformer le monde autour de nous et de façonner l'avenir. » Percevoir et interpréter le présent en pleine conscience et façonner le futur : en faisant cela, Andrés Reisinger gomme la frontière entre la fiction et la réalité et le lien entre espace virtuel et espace physique. Pour beaucoup, cela fait de lui l'un des designers et artistes les plus disruptifs et les plus importants de notre époque. 

En 2019, cet Argentin d'origine, qui vit désormais à Barcelone, a été élu parmi les « ADC One Club Young Guns », et l'année suivante, il figurait parmi les « Forbes 30 Under 30 » en Europe. La presse internationale le classe parmi les artistes et concepteurs visionnaires qui façonnent notre monde par leurs œuvres. Au début de l'année dernière, Reisinger a proposé dix objets numériques lors de la vente aux enchères « The Shipping » sur la place de marché NFT Nifty Gateway. Cinq des meubles avaient un équivalent physique, et les dix pouvaient être utilisés sous forme numérique dans n'importe quel Open World. Parmi ces œuvres figurait l'« Hortensia Chair », qui avait fait la renommée de Reisinger l'année précédente.

À l'époque, le projet de l'« Hortensia Chair » semblait venir d'un autre monde, parsemé de pétales de fleurs roses, comme un nuage de pastel. Quand Andrés Reisinger a publié ce design sur son compte Instagram en juillet 2018, le succès a été immédiat et de nombreuses personnes ont voulu passer commande. Seulement voilà, le meuble n'était qu'un rendu 3D. Reisinger a donc entrepris de transposer ce fauteuil dans le monde réel. Ce succès viral a fait de cette pièce une véritable référence et d'Andrés Reisinger une star. Aujourd'hui, ce fauteuil aux plus de 30 000 pétales découpés au laser peut non seulement être configuré et acheté en ligne, mais il a également été exposé à plusieurs reprises dans des galeries et des musées du monde entier. 

Reisinger est un artiste aux multiples talents qui profite des collaborations pour expérimenter et repousser les limites du possible. Nous sommes ainsi témoins aujourd'hui de sa collaboration avec Audi sur l'Audi grandsphere concept¹ et du court-métrage « Arcadia » présenté en 2021. Il s'agit d'un NFT interdisciplinaire qu'il a créé en collaboration avec le musicien et lauréat d'un Grammy Award André Allen Anjos et la poétesse Arch Hades. Il est remarquable de voir avec quelle aisance Reisinger brouille la compréhension apparemment universelle de l'imaginaire et du concret et avec quelle facilité il se déplace entre le monde analogique et le monde numérique. Interrogé sur la conception de la société qu'il fait transparaître dans ses œuvres, Reisinger a déclaré un jour : « l'idée d'une société capable de vivre simultanément dans un monde numérique et dans un monde physique. Mais plus que la vision d'une société, c'est la vision d'une expérience humaine. »

Pour comprendre ce que Reisinger veut dire, il faut savoir qu'il s'intéresse de près au lien entre l'homme et la nature. Ses principales sources d'inspiration ont toujours été, comme il le dit, les cristaux, les fleurs et le corps humain dans sa forme et sa texture. Dans un monde numérique en particulier, la relation avec le vivant est essentielle, selon Reisinger. Le deuxième aspect qui anime Reisinger dans ses processus est l'émotion créée par la contemplation de ses œuvres. La contradiction joue un rôle important : les créations de Reisinger sont certes conceptuelles et très modernes, mais en même temps accessibles. Les paysages sont surréalistes, mais ils transmettent également un sentiment de bien-être et une sensibilité délicate. C'est précisément cette interférence entre l'étrangeté et le familier qui rend les conceptions de Reisinger si uniques. Il parle souvent de « matériaux naturels », ce qui semble à première vue étonnamment analogique. Ce que Reisinger entend par là, c'est le sentiment que les matériaux suscitent, comme dans la « Winter House » numérique qu'il a imaginée en collaboration avec l'architecte espagnole Alba de la Fuente. C'est une maison dans laquelle on a envie de vivre. Qu'il s'agisse d'un espace réel ou virtuel n'a pratiquement aucune importance. Pour Reisinger, il est clair que ce qui nous animera à l'avenir, ce sont des idées qui touchent sans qu'il soit nécessaire de les toucher. Ce projet est un premier pas vers la transformation de son Reisinger Studio en un bureau d'architecture pour le métavers.

En 2018, il crée son studio à Barcelone. Et c'est là, dans son atelier au sein du quartier créatif de Poblenou, qu'est née la composition numérique pour laquelle le designer a si intensément appris à connaître l'Audi grandsphere concept¹. Pour Audi, l'avenir est un espace plein de possibilités d'idées et d'innovations qui, pensé de l'intérieur vers l'extérieur, place l'homme en son centre. Andrés Reisinger conceptualise les idées de confort, de détente et d'expériences immersives. Il utilise sa compréhension des textures, des formes et de la lumière pour gommer les frontières entre réalité et fiction. Le design, dit Reisinger, a la liberté de créer, de façonner et de remodeler les choses. Il ne voit pas de limite à ce qui est faisable : « Dans le monde numérique, tout est possible. Ce dont on peut rêver, on peut aussi le créer. » 

Ce qu'Andrés Reisinger a rêvé et créé dans le cadre de l'Audi grandsphere concept¹ sera présenté par Audi à partir du 29 novembre sur les réseaux sociaux @audiofficial et à la Design Miami/.