Aube Vandingenen : des performances incisives
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Aube Vandingenen : des performances incisives

Aube Vandingenen : des performances incisives

Grâce à sa combinaison d'élégance, de précision et de rapidité, l'escrime marquent les esprits depuis des siècles. En Belgique, ce sport fait pour l’instant encore l'objet d'une attention modeste, mais cela pourrait changer dans les années à venir. Aube Vandingenen, 22 ans, escrimeuse de haut niveau, est assurément un talent à surveiller.

Temps de lecture: 5 min

Escrimeuse Aube Vandingenen en action

Avec une histoire qui remonte à l'Égypte ancienne, l'escrime est l'un des sports les plus anciens au monde. De plus, cette discipline fait partie d'un cercle restreint de cinq sports qui sont présents aux JO depuis les premiers Jeux Olympiques modernes en 1896. Aujourd'hui, il existe trois disciplines en escrime - l'épée, le fleuret et le sabre - qui se distinguent par le type d'arme et les endroits où l'on est autorisé à frapper l'adversaire. La Belge Aube Vandingenen est actuellement en train de se frayer un chemin vers le sommet mondial. Bien protégés par son masque léger, ses yeux sont évidemment rivés sur les Jeux Olympiques.

Un coach parisien renommé

Aujourd'hui, Aube Vandingenen vit et étudie à Paris, où elle s'entraîne avec le maître Daniel Levavasseur, l'entraîneur principal d'Escrime Sans Frontières. « À l'âge de sept ans, mon grand-père m'a demandé si je voulais apprendre l'escrime, lui qui en avait toujours fait dans l'armée. J'ai commencé dans un petit club à Gand et j'ai tout de suite été mordue. Après trois ou quatre ans, j'ai participé à des tournois internationaux et en Belgique, en accumulant rapidement les médailles. À la fin de mes études secondaires, j'ai voulu prendre une année sabbatique pour me consacrer à l'escrime. C'est ainsi que je me suis retrouvée à Paris en 2018. L'intention était d’y rester un an, mais cinq ans plus tard, je suis toujours là. Ici, je combine mon entraînement avec des études de psychologie à l'Open Universiteit. »

Réflexion et tactique

Aube s’est spécialisée dans la pratique de l'épée. Dans cette discipline, on peut toucher l'adversaire n'importe où sur le corps avec la pointe de l'arme. Les deux escrimeurs peuvent également se toucher exactement au même moment, auquel cas ils marquent chacun un point. L'épée est une discipline olympique, tant pour les femmes que pour les hommes. Aube : « Il y a une différence dans la façon dont les hommes et les femmes pratiquent l'escrime. Historiquement, l'épée n'est pratiquée par les femmes aux Jeux Olympiques que depuis 1996. Comme dans tous les sports, le corps masculin est plus fort, avec plus de puissance musculaire. À mon avis, l'escrime masculine est légèrement plus agressive et plus rapide, tandis que l'escrime féminine est souvent plus réfléchie et plus tactique. »

Explosivité et endurance

Bien sûr, la condition physique est très importante en escrime. « C'est avant tout un sport explosif, mais il faut aussi de l'endurance. On a besoin de tout son corps », explique Aube. « Nous courons beaucoup et nous nous entraînons au sprint, entre autres, pour obtenir cette explosivité. Nous travaillons également avec des poids. L'escrime est un sport très asymétrique : nous n'utilisons pas un bras, mais une jambe, principalement pour repousser. Nous essayons d'éliminer le déséquilibre musculaire qui en résulte grâce à l'entraînement. Il y a aussi des exercices de cardio et de musculation spécifiques à l'écran. Par exemple, nous travaillons les muscles des mains et des bras. Bien sûr, je me prépare aussi mentalement pour les tournois importants afin de maîtriser le stress et la pression. Participer à des compétitions avec mon équipe de 10 à 15 filles me donne aussi beaucoup de confiance, ce sentiment de groupe est vraiment important pour moi. »

Connaître chaque mouvement

Comme dans la plupart des sports, la technologie joue un rôle croissant en escrime. « En particulier lors des tests physiques, beaucoup plus de paramètres sont contrôlés, afin de mieux guider votre progression. Les vidéos deviennent également de plus en plus importantes pendant les séances d'entraînement, afin de mieux analyser ce que l'on fait mal, par exemple. L'innovation la plus récente concerne les caméras qui enregistrent chaque mouvement pendant les tournois, afin de pouvoir revenir en arrière en cas de doute. En outre, l'équipement d'escrime est de plus en plus performant et léger, ce qui offre beaucoup plus de confort et de sécurité. Un masque d'escrime, par exemple, pèse facilement 2 à 3 kg. Plus il est léger, mieux c'est pour le cou et le dos, entre autres. »

Ne jamais abandonner

L'objectif ultime d'Aube Vandingenen est les Jeux Olympiques, mais le système de qualification ne joue pas en sa faveur. Pour toute l'Europe, il n'y a que 3 places en escrime pour les Jeux. Pour décrocher son billet, elle doit se classer parmi les deux premières en Europe. Une autre option est de remporter le championnat d’Europe, où tous les pays envoient leur meilleur escrimeur et dont seul le vainqueur se qualifie pour les Jeux. « Je suis consciente que ce sera un parcours difficile, mais je veux faire tout ce que je peux pour y arriver. Mon objectif à court terme est le championnat d’Europe en 2024 pour les Jeux de Paris. En cas d'échec, ce sera une préparation parfaite pour 2028. Je veux aussi continuer à améliorer mon classement dans le top mondial. La saison dernière, j'étais 120e, aujourd'hui je suis dans le top 60. La plus grande leçon que j'ai tirée de l'escrime ? Ne jamais abandonner. Je me suis entraînée à Paris avec quelqu'un qui est devenu champion du monde à 34 ans, après 15 ans d'entraînement. Et grâce à l'équipe avec laquelle je m'entraîne, je crois fermement que l'on va beaucoup plus loin ensemble que seul. »