© DarkSky International
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En hiver comme en été, quoi de plus beau qu’un nocturne étoilé ? Pour nous en faire profiter, de nombreuses initiatives cherchent à réduire la pollution lumineuse. Audi s’engage dans ce sens avec une nouvelle génération de phares. L’International DarkSky Association crée quant à elle des zones préservées tout autour du globe. Pour que nos nuits soient encore plus belles.
Depuis 2016, les feux OLED ont fait leur apparition sur les modèles Audi. Ces éclairages intelligents, à la luminosité plus homogène et dont l’intensité est ajustable, peuvent même être divisés en segments et pilotés depuis le tableau de bord ou via une app afin d’améliorer la sécurité du trafic, mais aussi de diminuer l’impact environnemental lié à leur utilisation. Ils sont depuis peu complétés par les très efficaces lampes LED Matrix de deuxième génération. Réduire l’impact lumineux de la circulation automobile a en effet des conséquences bénéfiques immédiates sur les écosystèmes, particulièrement sur la vie de la faune sauvage qui est souvent active la nuit. Selon une étude réalisée en 2016, 80 % de la population mondiale vit sous des cieux ‘pollués’ par une luminosité excessive. Un chiffre qui monte à 99% aux Etats-Unis et dans certaines parties de l’Europe. Les recherches ont permis d’établir un atlas de cette luminescence et de repérer les zones les plus touchées, ainsi que les zones les plus épargnées.
La pollution lumineuse c’est quoi ? C’est le halo créé par des sources lumineuses artificielles trop nombreuses, mal utilisées ou trop puissantes. Un halo qui a des conséquences sur l’environnement mais aussi sur notre santé puisqu’il peut par exemple perturber notre sommeil. Fondée en 1988 par l’astronome David Crawford et le physicien Tim Hunter, l’International DarkSky Association (IDA) s’est donné pour mission de répertorier et de protéger les zones les moins exposées à la pollution lumineuse, et de promouvoir les projets visant à la réduire – comme le projet LuWa d’éclairage intelligent des autoroutes de Wallonie. L’association se base pour cela entre autres sur l’échelle de Bortle qui mesure le niveau de luminosité du ciel nocturne. Un score de 1 sur cette échelle indique un ciel totalement vierge de tout phénomène lumineux artificiel ; un score de 9 correspond à un centre-ville urbain dans lequel seule la lune est visible. 201 zones dont le score est pour la plupart inférieur à 3 sur l’échelle de Bortle sont aujourd’hui classés comme Réserves Internationales de Ciel Étoilé (RICE).
© 2024 DarkSky International
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Les RICE sont réparties un peu partout dans le monde, y compris en Europe. Si la Belgique n’en compte à ce jour aucune, on en trouve plusieurs chez nos voisins néerlandais, allemands – particulièrement le Nationalpark Eifel, mitoyen des Hautes-Fagnes – ou français, mais aussi en Irlande, au Danemark, en Autriche, en Hongrie, au Royaume-Uni, en Espagne, en Grèce, en Pologne… Un outil de recherche sur le site darksky.org permet de les localiser facilement. IDA recommande de suivre cinq principes afin protéger ces zones mais également notre environnement quotidien de la pollution lumineuse : utilité (a-t-on besoin de cette source lumineuse), ciblage (orienter la lumière sur les espaces concernés), basse intensité (ne pas éclairer plus que nécessaire), contrôle (ne pas éclairer dans le vide), teinte (privilégier les teintes chaudes).
© Nicolas Faulle
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Il faut avoir vécu une fois dans sa vie l’expérience à la fois poétique et éminemment réelle d’un ciel sans nuages, parsemé d’étoile, au plus noir de la nuit. Avoir contemplé la voute céleste dans toute son immédiate beauté, s’être pris au jeu d’en reconnaître les constellations, enfin visibles en profondeur, s’être souvenu du paradoxe de leur existence sans doute déjà achevée, et avoir goûté à l’obscurité absolue de la terre à son état naturel. Sur les landes irlandaises du Connemara, dans les dunes rouges du Rub’ al Khali saoudien, aux confins de la Baie d’Hudson ou le long d’une ligne droite sans fin dans la pampa argentine, avoir coupé les phares et le moteur, et au bord de la route, avoir vu le silence de ses propres yeux. Moins de lumière, ou peut-être mieux de lumière. Comme Audi, DarkSky nous enjoint à dépasser nos à priori, à découvrir le monde sous un autre regard, à retrouver le goût du voyage.