De Compiègne à Senlis, un week-end impérial
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De Compiègne à Senlis, un week-end impérial
​​​Escapade impériale

​​​Escapade impériale

À moins de trois heures de Bruxelles, sur la route qui mène vers Paris, le département de l’Oise est le décor parfait pour un week-end dépaysant, entre nature, culture, fun et gourmandise. Direction Compiègne et Senlis pour une escapade originale.

21.08.2024 Temps de lecture: 4 min

Frissons napoléoniens

Cité impériale, Compiègne a traversé les siècles en demeurant la favorite des rois et des nobles. Capitale de l’empire romain d’occident, dernière demeure de Jeanne d’Arc et théâtre des fêtes décadentes de Napoléon III, elle a aussi été le berceau des amours de Napoléon 1er et de son épouse Marie-Louise d’Autriche. On peut visiter le superbe palais et surtout admirer l’impressionnante perspective de l’allée des Beaux-Monts, six kilomètres de trouée majestueuse entre les arbres de la forêt domaniale. Au calme derrière l’hôtel de ville, on ira ensuite se restaurer chez Rhizome où Samuel Fontaine et Claire Lefort, passés par les cuisines de Saturne à Paris, La Mère Brazier à Lyon ou encore l’Auberge du Vert-Mont à Boeschèpe, régalent d’une cuisine locale et généreuse. Entre savoir-faire – sur une belle épaule d’agneau cuite au feu de bois – et créations décalées – avec par exemple la tentatrice glace au lard – le duo fournit à lui seul une excellente raison de faire le voyage.


Au gré des sentiers

En sortant de la vile, la forêt de Compiègne, la cinquième plus grande de France, s’étend sur près de 15 000 hectares. Un espace idéal pour les balades, au fil desquelles on côtoiera une grande diversité d’espèces d’arbres. À ne pas manquer, l’if de Saint-Pierre-en-Chastres, âgé de 850 ans. Il n’est pas non plus rare d’y apercevoir quelques beaux représentants de la faune autochtone : lapins, cerfs, chevreuils, sangliers, blaireaux et raton-laveurs, sans oublier les milliers d’oiseaux qui peuplent les frondaisons. Au cœur de ce paradis boisé, les chambres d’hôtes du Jardin de Saint-Jean constituent un refuge idéal. Aménagement douillet dans les différents cottages et grande cheminée dans le salon commun, où l’on prend son petit-déjeuner en contemplant par la baie vitrée la rivière Saint-Nicolas qui serpente. Un peu plus loin, dans le charmant village de Saint-Jean-aux-Bois, l'Auberge à la Bonne Idée, l’une des tables les plus exceptionnelles de France attend les amateurs de sensations pures. Ancien second de Gérald Passeda, triple étoilé au Petit Nice à Marseille, Sébastien Tantot y décline au fil d’un menu d’exception des créations uniques en leur genre. Diaphane de grenouille, vitrail de légumes inspiré de l’abbaye voisine ou quenelles de brochet d’anthologie, une aventure gustative hors du commun, que l’on peut prolonger par un séjour dans une des chambres de l’hôtel, dans un cadre classique ponctué d’œuvres contemporaines.


Senlis, toute une histoire

C’est sans doute l’un des secrets les mieux gardées des environs de Paris. Juste après le dernier péage, Senlis se fait discrète afin de préserver le charme de ses rues médiévales et de ses façades classiques. On déambule dans les petites artères aux allures de décor de cinéma, on se perd du côté de la cathédrale gothique et on chine dans les étals des nombreux antiquaires et libraires. C’est en face de la plus charmante d’entre elles, Le Verbe et l’Objet, où l’on peut flâner entre les étagères de BD et de poésie, dénicher une affiche d’époque ou craquer pour un cahier japonais stylé, qu’on posera ses valises, à La Bohème. Quatre chambres rénovées avec soin, au-dessus d’une auberge contemporaine avec vue sur la place de l’hôtel de ville et à l’arrière sur les faubourgs verdoyants de la ville. Les épicuriens se mettront quant à eux volontiers à table au Julianon voisin. Richard Baïma y perpétue depuis dix-sept ans les préceptes de la jeune cuisine. Une carte du marché qui change tous les jours au gré des arrivages et des inspirations du chef, ancien second d’Alain Senderens au Lucas Carton, avec ce qu’il faut de technique et de maîtrise pour faire décoller les accords les plus foudroyants. En salle, Sophie Le Beuant envoie une sélection pointue de vins volontiers bio et naturels.


Un dernier détour

Si l’on souhaite prolonger le plaisir, la région réserve encore d’autres surprises, pour tous les goûts et tous les âges. Tout d’abord avec le château de Chantilly, dont le parc est l’une des plus belles créations de Le Nôtre, jardinier de Louis XIV et dont les grandes écuries abritent le très beau Musée Vivant du Cheval. Celles et ceux qui veulent retrouver leur âme d’enfant, prendront de leur côté la direction d’un des deux parcs d’attractions de l’Oise. Le premier, de renommée internationale, est consacré au plus emblématique héros de la bande-dessinée hexagonale, Astérix. Indémodable, le célèbre gaulois moustachu y est le fil conducteur d’un mix classique de montagnes russes – dont les plus rapides de France – de spectacles et de zones à thème. À quelques kilomètres de là, de l’autre côté de la forêt d’Ermenonville, la Mer de Sable s’adresse quant à elle aux plus jeunes familles, dans une ambiance western renforcée par le décor naturel d’une sablière aux allures exotiques. Pour finir, les plus romantiques ne manqueront pas d’emprunter le sentier des écrivains, qui chemine de l’ancienne abbaye de Chaalis au parc Jean-Jacques Rousseau. Dix kilomètres de dépaysement garanti.